Le numérique au féminin
Ou l’heure de changer les codes !
Nettement masculinisé, le secteur du numérique pâtit de représentations fortement marquées et culturellement ancrées. Quelle est la place accordée aux femmes dans le numérique ?
Un travail de déconstruction à envisager dès l’école.
Epitech (école pour l’informatique et les nouvelles technologies) a publié en 2021 son étude « Observatoire sur la féminisation des métiers du numérique », menée auprès de lycéens afin de mieux comprendre leurs choix d’orientation et la sous-représentation des femmes dans les écoles d’informatique comme dans le secteur du numérique.
Cette étude révèle que 76% des lycéens (filles/garçons confondus) considèrent toujours aujourd’hui que les métiers du numérique sont des métiers masculins. Et que, si 56% des lycéennes sont intéressées par les métiers de l’informatique, seulement 37% d’entre elles envisagent une école d’informatique/d’ingénieur contre 66% des garçons.
Un héritage de croyances qui laisse des traces.
Dans les mêmes proportions que leurs parents également interrogés, 94% des lycéens (H/F confondus) pensent qu’il est important voire indispensable d’avoir un très bon niveau dans les matières scientifiques pour être admis et réussir dans une école d’informatique. Or, même lorsqu’elles ont plus de 14/20 de moyenne dans les matières scientifiques, les filles sont bien moins nombreuses que les garçons à penser avoir le niveau pour suivre une formation en école d’informatique (43% contre 78%).
Source : https://www.epitech.eu/wp-content/uploads/Epitech-observatoire-feminisation-metiers-numerique.pdf
Conséquence directe d’une orientation scolaire biaisée : le manque de mixité dans le secteur l’IT.
Avec seulement 8 à 15% de femmes, il est l’un des secteurs les plus masculins de l’économie.
A savoir, la proportion de femmes dans le domaine de l’informatique n’a pas toujours été aussi faible. Dans les années 80, ce taux se situait autour de 20% avant de chuter brutalement.
En effet, lorsque les métiers du numériques se sont professionnalisés dans les années 90, les femmes en ont été exclues. Selon la sociologue Isabelle Collet, cela s’explique par une « masculinisation des études d’informatique ». Associés aux sciences comme les mathématiques et la physique, ces domaines ont été masculinisés et les femmes mises de côté.
C’est ainsi par exemple que seulement 9% des développeurs d’applications mobiles sont des femmes.
Quelques perspectives encourageantes
L’émergence des métiers de la DATA s’accompagne d’une féminisation du secteur. Les femmes étant plus nombreuses que les hommes à s’orienter vers ces nouveaux métiers. Selon Amélia Fanchette, IT Specialist Recruiter chez Michael Page, “Ces nouveaux métiers [business Analyst, business Scientist..] nécessitent en effet des compétences mathématiques avancées mais exigent également des compétences en gestion de projet, une orientation business forte, un excellent relationnel et une grande capacité à rendre intelligibles des données complexes. Autant de compétences transverses, communément moins associées aux métiers techniques. Ils sont par ailleurs accessibles à des business analysts ou professionnelles issues du marketing digital”.
Source : Etude Michael Page Technology, réalisée en partenariat avec Choose Your Boss : https://www.carenews.com/pagegroup/news/les-femmes-encore-peu-presentes-dans-l-it-en-2021-une-question-de-genre
D’une manière générale, ces dernières années, les besoins croissants en compétences informatiques ont conduit les acteurs du secteur et les pouvoirs publics à multiplier les initiatives de formation pour attirer vers l’emploi IT les femmes et certains profils socio-professionnels qui n’y allaient pas spontanément.
Par exemple, Numeum, le syndicat professionnel de notre écosystème en France et sa commission Femmes du Numérique développent depuis 10 ans une programme visant à encourager et favoriser les carrières féminines dans le digital, animer le réseau des femmes dans le secteur et promouvoir l’attractivité des métiers du numérique auprès des femmes et des jeunes filles.
Du côté des écoles, d’importants efforts sont mis en œuvre pour améliorer la parité sur leurs bancs. C’est ainsi qu’en 2021, l’école 42 fondée par Xavier Niel, avait atteint un taux record avec 46% de femmes retenues aux épreuves d’admission.
Véritable enjeu de société et selon certaines études, de performance (les codes développés par les femmes seraient plus souvent acceptés que ceux développés par les hommes), il semble être grand temps d’accélérer le mouvement vers la parité!
Sources et références :
https://www.lemondeinformatique.fr/act
https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-l-ecole-42-reussit-a-attirer-les-femmes-74422.html
https://numeum.fr/themes/femmes-du-numerique
Focus sur la représentativité des femmes chez PEAKS
Si la majorité des jobs en structure sont occupés par des femmes (61%), ce chiffre atteint à peine les 16% lorsqu’il s’agit de l’effectif de consultants. Bien que très bas, il reste légèrement plus élevé que la tendance du secteur (8 à 15%).
Malgré notre vigilance accrue en matière de non discrimation à l’embauche et notre fort intérêt pour la diversité, nous subissons par ricochet l’état de fait évoqué précédemment. Le problème se pose dès la phase de recrutement. Selon nos recruteurs Maëliss, Louise et Guilhem, les candidatures féminines sont drastiquement plus rares que celles des hommes. Même avec la meilleure volonté, on ne peut pas les inventer…
De la même manière, nous n’échappons pas à la règle. Les femmes sont plus représentées dans les métiers du design, de la gestion de projet ou encore de la qualité.
Elles sont très peu nombreuses parmi la team de développeurs, métier le plus répandu chez Peaks.
Enfin, avec une ancienneté moyenne de près de 4 ans, on peut toutefois constater qu’une fois chez Peaks, les Peaksiennes s’y sentent bien !
Pour conclure, notre marche de manœuvre est limitée pour établir un équilibre numéraire. Mais nous poursuivons nos efforts de sensibilisation et de mise en valeur des talents féminins.