Coach Agile : l’interview de Typhaine

Photo de Thyphaine en pleine animation d'un atelier.

Typhaine, coach agile, facilitatrice et product owner chez Peaks depuis 6 ans revient sur son parcours et ses expériences. Passionnée par l’agilité, elle nous présente sa boite outil enrichie de ses expériences et des dernières certifications qu’elle vient d’obtenir.

Qu’est ce qui t’a intéressé dans les méthodes agiles ?

J’ai toujours été convaincue par la force des liens que nous pouvons avoir entre nous, nos relations humaines. Cette importance de savoir communiquer, pour comprendre, apprendre, collaborer, grandir, autant sur le plan personnel que professionnel. 

Dans l’agilité, je retrouve trois piliers dont je suis convaincue puisque je les pratique quotidiennement, pour avancer en groupe, puis en équipe : la transparence, l’inspection et l’adaptation. 

On retrouve d’ailleurs les valeurs et les principes agiles dans d’autres méthodologies ou approches … comme la Communication Non Violente, l’intelligence collective, émotionnelle, l’analyse transactionnelle… En réalité, tout est lié ! Cet ancrage dans l’amélioration continue nous pousse à nous remettre en question, nous améliorer, oser, se tromper, innover, et développer cette capacité à s’adapter au changement. Dans le monde du travail, cela me semble indispensable.  

Qu’est-ce qui t’a amené à te (re)challenger sur de nouvelles certifications ?

Dans ma dernière mission, j’ai pratiqué pendant 6 ans le rôle de scrum master et de facilitateur et à la fin de coach agile. J’ai vu changer, évoluer les équipes au sein d’un service de développement et recherche. En les accompagnant, j’ai constaté cette montée en maturité collective. Cela m’a donné envie de passer deux certifications complémentaires, à mes certifications de base de Scrum Master et de Communication Non Violente.

Me voilà donc certifiée Facilitatrice agile et Coach sur des techniques de coaching avancées pour les équipes, ainsi que sur des bases de coaching individuel (membres d’équipe et middle management). Ces certifications ont légitimé mon travail et clarifié mon envie, mon positionnement et permis de me remettre en question auprès d’homologues pour mieux appréhender les différentes postures du coach. Plusieurs techniques sont venues compléter ma boite à outils afin de cadrer la demande de coaching, mieux questionner, améliorer les feedbacks, faciliter les ateliers. Des approches nouvelles également comme le reflet systémique, les résonances possibles, le modèle de Tuckman, la gestion de conflits, … 

Dans quels contextes peux-tu intervenir chez un client et comment cela se déroule?

Sur le cadre de travail et le déroulé de la mission, je commence en premier lieu par un échange avec le commanditaire pour cadrer la demande. S’ensuit un diagnostic qui définit la mission et la posture de coach à adopter pour déboucher sur une proposition d’accompagnement adaptée. Puis un contrat d’accompagnement.

Quand je parle de postures de coach à adopter, il faut justement bien comprendre dans quel contexte je me situe afin d’adapter mon coaching. Comprendre le fonctionnement du système, sa résonance.

Cela dépendra aussi de la maturité de l’équipe : 

  • Si l’équipe est récente : ma posture sera plutôt celle d’un expert, sur la découverte et l’accompagnement de la mise en place de l’agilité au sein de cette équipe, en présentant les différents cadres ou méthodologies et en créant un relationnel entre les membres.
  • Si l’équipe a déjà un relationnel existant et un processus en place : j’adopterai plutôt une posture de facilitateur, pour faire émerger un savoir-faire collectif, accompagner sur la facilitation des cérémonies, sur la vision produit, le mentoring de scrum master ou de product owner, et permettre aussi à l’équipe de sortir d’un “quotidien”, de se questionner sur ses pratiques pour se remettre en question
  • Si l’équipe maîtrise déjà bien son savoir-faire : j’irai plus sur la notion de savoir-être avec une casquette de coach. Travailler plutôt sur la montée du leadership, l’autonomie, la mise en place de rôles tournants par exemple.

Je peux intervenir également en tant que coach individuel, auprès de membres de l’équipe sur les rôles de PO, PM, SM, développeurs et testeurs. Avec une posture plutôt de mentoring. Permettant de questionner, de donner du feedback, d’être en position basse afin de redonner le pouvoir d’action à celui que l’on questionne. 

Et pour finir, grâce à ma double casquette “chef de projet” / product owner- coach agile, je suis en capacité de réaliser un projet de transformation ou d’accompagnement au changement dans le cadre d’une stratégie définie au préalable.

Qu’est-ce qu’il y a dans ta boite à outils ?

  • Animation de rituels agiles, comme les rétrospectives qui peuvent devenir routinières
  • Accompagnement de réunions pour augmenter leurs efficacités, afin d’en sortir avec des actions précises, une vision et une compréhension partagée
  • Ateliers de cadrage : vision produit, valeurs, story mapping, compréhension des rôles, la résolution de problèmes, la prise de conscience de comportements nocifs …
  • Démo, conférences, ateliers de communication entre les services
  • Jeux agiles permettant de prendre conscience des processus, d’en imaginer de nouveau, de fédérer, de comprendre l’importance de la communication partagée…
  • Innovation games, energizer, icebreakers…
  • Communication non violente pour la gestion de conflit, ou pour de l’ accompagnement individuel pour définir des besoins.
  • Certains techniques de psychologie pour comprendre les différents profils d’une équipe : l’ennéagramme, test MBTI …
  • … L’avantage c’est que les ressources sont infinies et évolutives !

Quels sont les défis les plus courants que tu rencontres en tant que coach agile?

La réticence au changement des individus !

Cela n’est pas évident de se remettre en question, que ce soit au niveau d’une équipe ou individuellement. Dans le travail, nous avons souvent la tête dans le guidon, et instinctivement, avec les fameux biais cognitifs nous allons trop souvent vers ce que nous connaissons déjà. Cela nous sécurise dans un environnement mouvant. Le défi réside alors à comprendre le système dans lequel nous intervenons, pour ensuite se positionner justement et apporter réellement une valeur ajoutée à tous.

L’autre défi majeur : rester en veille

Toujours être en alerte, se former sur les différentes approches, les pratiques dans l’Agilité (ex: facilitation graphique, design thinking, …), la psychologie (l’ennéagramme, la psychologie transactionnelle, la PNL, le centrage actif…), le management… Enormément de ressources existent dans lesquelles puiser pour exercer ce métier, à coupler avec les rencontres entre agilistes et autres événements des communautés de pratiques.

A quoi ressemble une journée de travail type en tant que coach?

Pas de journée type mais cela peut être par exemple :

  • La recherche d’un atelier adaptée suite à une problématique rencontrée avec l’équipe, adapter l’atelier si besoin, ou alors en crée un de zéro.
  • mentorer un product owner qui était un ancien chef de projet : gestion du backlog, priorisation, rédaction des US, questionnement sur sa position dans l’équipe
  • la facilitation d’une rétrospective à distance, et de préférence fun !
  • la facilitation d’un sprint planning 
  • faire de la veille ou lire un des livres qu’on t’a recommandé à ta dernière formation !

Comment tes expériences passées ont enrichis ta capacité à être coach?

En 13 ans d’expérience, j’ai eu plusieurs casquettes, mon dénominateur commun était la gestion de projet, la coordination entre différents univers, concepts et profils de personnes, l’accompagnement. Tout cela me permettant d’avoir une vision transverse et globale, ce qui est la clé pour moi. J’ai été chef de projet culturel, j’ai créé des projets artistiques de zéro avec des collectivités territoriales, des institutions, des artistes reconnus et underground (et oui j’ai monté un opéra aussi !), j’ai été enseignante, chef de projet en communication print puis digital en agence de communication, product owner, product manager, scrum master, facilitatrice et coach agile. 

J’ai encore beaucoup à apprendre, à explorer, grâce mes interactions avec les autres et aux différents environnements de travail à découvrir. Pour mon métier de coach, l’essentiel est de savoir où je me situe au fur et à mesure de mes expériences et de mes apprentissages, pour savoir si je peux accompagner ou pas un client justement. 

Marine

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